0 Shares 1393 Views

Exposition « When mechanics fail » – Galerie Arondit

14 novembre 2018
1393 Vues

Quand la mécanique flanche…

Tous ces moments, pas toujours expliqués, qui donnent la sensation d’un arrêt, d’une pause, qui se situe quelque part entre l’infini et le réel.
Les frontières ont disparu, laissant place à quelque chose d’insaisissable. Nous entendons par insaisissable tous ces moments qui sont hors norme, abandonnant les règles à l’imagination individuelle, à ce que pourrait en être la création imaginative, et également, pourquoi pas à l’imaginaire collectif.

Nous retrouvons ces moments dans toutes les mécaniques, qu’elles soient liées à la nature environnante, au rythme sociétal, ou à l’être humain en particulier. Intimement liés, ces trois éléments forment à eux seuls tous les ingrédients d’une magie, jamais effleurée le plus souvent par nos esprits, quand ils déraillent.

Les artistes imaginent et créent cet instant perdu quelque part dans le temps et hors champ, bien loin des rythmes normaux, et comme confronté à une sorte de violence interne, intrinsèque au caractère inhabituel de ce schéma. Avec ce schéma singulier, il s’agit de créer l’insaisissable, source d’un instant, qui se manifeste dans un bruit de lumière ou d’obscurité, ou pour une existence à la durée indéfinie.

Ces corps étrangers dans des mécaniques fluides se matérialiseront sous tous types de supports, médiums et techniques dont les dimensions et formes iront du microcosme au macrocosme.

Comme Héphaïstos créant ses automates aux mécaniques parfaites pour combler sa propre infirmité, les artistes regardent le monde et créent au travers de leurs œuvres des mécaniques qui quelques fois interrogent la perception qu’ils ont de leur propre -et de notre propre- environnement.

Les mécaniques peuvent alors être distendues, dans leur immobilité même, au travers de la perception, nouvelle et inattendue, qu’elle impose au regardeur, perception proche de l’insaisissable. Elles peuvent être également dilatées, déformées dans leurs matières mêmes, proposant un véritable déraillement des mécaniques et ouvrant ainsi la porte à une nouvelle lecture des objets, à un nouveau récit. Les mécaniques peuvent enfin être réorganisées dans l’espace créant ainsi un véritable déraillement de ce qu’est l’ordre naturel des choses en proposant un nouvel agencement spatial. Ces trois axes sont ce que nous vous proposons de suivre avec l’exposition When mechanics fail.

Tout d’abord, abordons la perception. Nous la retrouvons chez Sirine Ammar avec des œuvres où le vu et le non vu, le palpable et l’impalpable modifient la vision de la perception des mécaniques que nous en avons. Il s’agit au travers de son travail, de percevoir une certaine vision de l’insaisissable.

Figer la matière dans une temporalité donnée, comme pour en amorcer une nouvelle lecture au travers de laquelle seul l’insaisissable devient également perceptible, c’est le récit que proposent les œuvres de François Noé Fabre.

Au travers de mécaniques presque mathématiques, Félix Pinquier, nous invite au fil de son travail artistique à transformer la perception de la réalité en métaphores visuelles, se rapprochant presque de certaines formes de la synesthésie. Ensuite vient la matière, transformée, ré-imaginée, déroutant ainsi les mécaniques que nous connaissons.

Léa Dumayet avec ses équilibres tirés de déséquilibres qu’elle impose à ses œuvres ouvre également la voie à de nouveaux récits de forçages contradictoires, quelques fois violents ou quelques fois plus poétiques.

Fabien Léaustic et Morgane Porcheron d’une manière très différente font dérailler les mécaniques naturelles vers de nouveaux objets. Le premier par une alchimie entre phénomènes biologiques et phénomènes teintés d’une certaine magie tente de reproduire les échos de la nature, laissant s’infiltrer dans ses matières l’insaisissable. La seconde, moins par magie que par réflexion, donne aux objets existants une nouvelle vie où l’imprévisible se mêle à la force des choses. Les deux donnent ainsi naissance à des œuvres pour lesquelles les mécaniques classiques ont déraillé ouvrant le regard sur un essaim de nouvelles histoires.

Enfin, la troisième temporalité de cette exposition concerne paradoxalement l’agencement spatial. Comme un nouvel ordre donné, une vision déconcertante mais ouvrant également la voie à une multitude d’interrogations, les mécaniques naturelles sont ici confrontées et finalement totalement dénudées. Victor Cord’homme nous propose au travers de son travail artistique une déconstruction des cohérences des mécaniques de la nature, et plus précisément dans son approche photographique la création de nouveaux espaces impossibles.

Quand les mécaniques flanchent.

Projet curatorial proposé par Morgane Porcheron & Éric Gandit

Vernissage le vendredi 16 novembre 2018 de 18h à 22h

[Source : communiqué de presse]

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
157 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
63 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
68 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...